Compétence 3 : Concevoir des situations d’enseignement-apprentissage pour les contenus à faire apprendre, et ce, en fonction des élèves concernés et du développement des compétences visées dans le programme de formation.


Suite à ma longue carrière dans le milieu de l’animation (10 ans, dans le milieu, c’est long), j’ai souvent affirmé que la différence principale entre l’enseignement et l’animation est l’intention pédagogique. Cette compétence représente donc bien cette différence. Évaluer notre groupe, nos élèves, en cerner les besoins et ensuite développer LA situation qui leur fera atteindre le niveau de compétence que nous désirons, C’est là ce qui nous définit en tant qu’enseignants que nous sommes et non pas en tant que divertissement pour les enfants. L’animation fait partie de notre métier, mais il existe toujours un objectif supplémentaire à l’amusement des enfants dans nos activités. Par exemple, j’ai souvent fait mon activité de « test de résistance », qui consiste à construire une protection autour d’un œuf qu’on laisse tombé d’une hauteur X et qui ne doit pas casser suite à cette chute. En animation, lors de la conception de cette activité, on planifie notre matériel, on planifie la séance d’essai afin que d’autres groupes puissent venir les voir. En enseignement, j’ai plus misé sur l’analyse de situation, c’est-à-dire l’étude des différentes techniques de « protection » des œufs. Qu’est-ce qui fonctionne mieux selon les enfants avant les essais et après les effets? Toute la différence part donc de l’objectif, qui est le divertissement pour le premier cas alors que dans le second cas, c’est un objectif pédagogique.
La compétence mentionne également de développer ces situations d’apprentissage en fonction des enfants. Si je reviens avec mon exemple de test de résistance, l’activité originale, celle faite en animation, fut d’abord conçue pour une clientèle de camp de jour âgée de 11 à 13 ans. Pour planifier cette activité pour une clientèle scolaire âgée de 5 et 6 ans, j’ai dû modifier certains points, par exemple l’élément déclencheur. Originalement, je ne faisais qu’expliquer aux enfants « Vous avez un œuf, vous avez du matériel, protégez-le, nous le lâcherons d’une hauteur de cinq mètres cet après-midi. » Pour ma classe de préscolaire, je leur ai présenté le projet comme étant une aide demandée par un ami universitaire qui travaillait sur une puce électronique pour laquelle nous devions construire un étui sécuritaire. Cette adaptation était nécessaire pour obtenir l’intérêt des enfants de 5-6 ans.
Si on regarde uniquement parmi les enfants du préscolaire, en début d’année, ils nous arrivent tous avec des talents, des intérêts ou des connaissances différentes. Il est donc évident qu’une situation d’apprentissage approprié pour celui qui vient d’avoir 5 ans, qui s’ennuie de sa mère et qui a de la difficulté à évaluer les capacités de sa propre vessie ne sera peut-être pas adaptée au jeune de 6 ans qui pratique déjà les lettres attachées à la maison ou qui fait des dessins dignes du musée des Beaux-Arts. Ce n’est donc pas toujours évident dans nos classes qui sont évidemment éclectiques. Il faut conséquemment concevoir des situations d’enseignement-apprentissage pour les contenus à faire apprendre, et ce, en fonction des élèves concernés et du développement des compétences visées dans le programme de formation, mais qui rejoignent tous les enfants de notre classe. Toujours dans le cas de mon test de résistance, J’ai formé des équipes parmi les enfants de la classe pour ainsi équilibrer les possibilités d’apprentissage et de développement.
C’est donc, selon moi, une compétence majeure dans la compréhension de notre profession.
Pour accompagner cette compétence, j'y joins un article très cliché, mais Ô combien utile et utilisé dans le cadre de cette compétence. Je le consulte de manière régulière, il s'agit du programme de formation de l'école québécoise.

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