Réflexions sur les cycles

Lorsque j’ai débuté mon baccalauréat en enseignement, mon objectif était d’un jour enseigner en 6e année. En camp de jour, les enfants de 11-13 ans avaient toujours été mon groupe de prédilection. Cependant, dans les quatre stages que nous devons faire au courant du bac., nous devons toucher à tous les cycles et au préscolaire. Et c’est une très bonne chose. Au terme (presque) de ces quatre stages, le troisième cycle ne serait peut-être pas mon premier choix si j’avais à choisir demain matin une classe. Il y a, forcément, de nombreuses différences entre ces quatre niveaux, et pour chacun, j’ai des choses qui me plaisent et d’autres qui me déplaisent. Le préscolaire n’est pas pour moi. J’y ai fait un stage et j’en suis sûr, ce n’est pas pour moi. D’un point de vue entièrement personnel, il y a trop de jeux pour moi. Il faut davantage leur apprendre les bases de l’école en jouant, ce qui en fait des jeux beaucoup trop planifier pour moi. Et il faut en planifier beaucoup pour remplir une journée. Leur temps d’attention est trop restreint pour moi. Je comprends parfaitement que certains enseignants y passent une vie, ce n’est cependant pas pour moi. J’y vais avec plaisir en suppléance, mais une année complète me viderait. Le premier et le troisième cycle sont pour moi des contraires. Les élèves du premier cycle sont très motivés et enthousiastes à réaliser des apprentissages. Ils commencent leur scolarité et chaque apprentissage est presque immédiatement palpable. Les progrès qu’ils font en un an sont hallucinants et le besoin de réalisation de l’enseignant, selon la pyramide de Maslow, est assez dans le tapis. Tout ce que nous leur apportons est nouveau et donc merveilleux. Ils sont attachants et innocents. Mais, parce qu’il y a un mais, leurs histoires sont tellement ennuyantes. Plus sérieusement, il n’y a pas de profondeur dans les discussions avec des élèves de premier cycle. C’est donc le cycle où, selon moi, nous avons le plus besoin d’une équipe-école, ne serait-ce que pour échanger avec d’autres adultes. Les élèves du troisième cycle, à l’inverse, peuvent totalement nous surprendre avec la pertinence de leurs propos sur des sujets d’actualités. Il est possible de passer des périodes avec uniquement de la discussion sur des enjeux actuels. Ils peuvent cependant être blasés de l’école primaire. Ils arrivent bientôt au secondaire et peuvent voir cela comme une libération. Ils peuvent être arrogants et même méchants. Il y a parfois de grandes différences dans leurs apprentissages, car ils n’ont pas tous appris au même rythme durant tout leur primaire. Il faut parfois travailler très fort pour réaliser quelques légers apprentissages. Mais bon, il n’y a pas de petits apprentissages, il n’y a que du progrès. Et il y a des montagnes de correction. Finalement, je pense que le cycle qui me rejoint le plus jusqu’à présent est le 2e cycle. Il y a un peu des avantages des deux autres cycles et un peu des inconvénients. Ils veulent encore apprendre, ils sont un peu compétitifs, on peut avoir des réflexions avec eux sur des enjeux moraux pertinents. Je ne suis pas tout à fait fixé cependant sur le deuxième cycle. J’aurai surement le temps de me faire une idée au courant de ma carrière.

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